Du soleil, un vent doux et peu de gens aux alentours… le cadre parfait pour notre ami Debussy, désireux de savourer un moment de paix en pleine nature. Enfin, « nature » est un bien grand mot pour désigner un parc accolé aux immeubles et au bitume. Qu’à cela ne tienne, rien ne pourrait entamer la bonne humeur du blondinet.

Armé de sa bible philosophique, un recueil de pensées de Socrate, il prit séant sur un banc à l’ombre d’un grand platane et, tout sourire, débuta sa lecture. Dès lors que de coin de l’oeil il percevait un passant, il adoptait la pose d’une statue grecque, majestueuse et concentrée dans la tâche la plus noble - s’instruire philosophiquement.

Ce genre de petit manège n’est pas inhabituel - c’est une véritable routine pour Debussy que de prendre ses airs d’intellectuel penseur en plein air. En plein air c’est mieux, cela donne un aspect plus « humain proche de la nature ». Oh oui, c’est en quelque sorte un moyen de flatter son ego et de se conforter dans l’idée qu’il fait partie de ces êtres sages et admirables. Un jour, l’espérait-il, il égalera Socrate et Kant.

En attendant, pas de quoi pavoiser ! Sieur Debussy n’était ni un tableau vivant, ni un Socrate récité - il avait le cul posé sur un banc et bouquinait, point barre.

Au bout d’une petite demie heure, il devint moins attentif à la lecture. Un groupe d’adolescents non loin de lui, faisait un vacarme digne d’un marché aux poissons. Claude ne pouvait s’empêcher, maniaque des bonnes manières dans l’âme, de jauger les énergumènes. Vêtements sales, cheveux mal coiffés, les bras allant dans tous les sens, des cris par ci, par là… Brr, de quoi faire froid dans le dos de notre compère. Il aurait bien voulut les plonger dans une grande baignoire.

Allons, allons ! Concentration ! Il lui fallait se rattacher à son monde propre et sain - vite, continuer la lecture ! Que c’est bon de retrouver Socrate, ce n’est pas comme si ces adolescents allaient venir l’embêter.

Rien ne pourrait l’embêter ! Qui importunerait un homme aussi élégant et lisant une bible de savoir ?

Y'a des jours comme ça, où Barbouille il avait juste envie de se pinter la tronche et d'aller courir tout nu dans les rues. Parce qu'il faisait bow, c'était cool, et le pirate, ça lui rappelait un peu quand il fendait les mers sur son fameux trois mats en hurlant une chanson de marin. Les petits matelots étaient toujours choqué d'le voir débarquer en leur hurlant dessus parce qu'il était trop bourré, mais c'pas grave, Barbouille il aime le rhum, même si le rhum l'aime beaucoup moins et lui colle souvent des maux de crâne à lui retourner la cervelle. Non pas que ça aurait changé grand chose dans sa tronche, en fait.

Bref il faisait beau, et qui dit qu'il faisait beau, dit qu'il fallait se sortir un peu les miches de l'Auberge pour aller gambader dans l'herbe fraîche. Bon, au lieu de gambader, Jackouille hurlait dans les rues. Bon ok, au lieu de l'herbe, c'était du béton. Un fois, quand il était trop touché par une pinte dizaine de pinte, il avait essayer d'arracher le béton pour le jeter sur les gens, comme on jette l'herbe sur ses coupinou des fois. Bah ça a fait drôlement mal aux mains.

C'est donc sa petite bouteille préférée à la main que Jacky se dirigea droit vers le centre ville. Bon, en premier lieu, il aurait voulu aller au centre commercial, acheter quelques bières en plus et tout, mais bon, la bouteille tiendrait bien une petite heure quoi, ça pouvait attendre. Et au pire, s'il trouvait une petite bichette sur qui baver en route, ça s'rait pas plus mal. AH ! Mais non, i'pouvait pas. Bah ouais, maintenant, i's'passait des choses avec Peroro quoi. Genre ils s'faisaient des bisous et tout. Et puis surtout, ça faisait quelques semaines qu'il avait disparu, le p'ti danseur au joli cul. Alors franchement, Barbouille il était un peu déprimé. La semaine dernière il avait roulé un patin à un type juste parce que sa façon de parler lui rappelait son chéri.

Enfin voilà, une heure après être sorti de l'Auberge, Barbouille entrait dans le petit parc qui bordait le boulevard principal. Y'avait un groupe de jeunes -oh tiens, des coupains !- qui parlaient super fort, et B.B entra donc dans sa phase de grâce. Celle où il est trop classe et romantique, m'voyez, genre il a le sparkle dans les yeux et... ouais enfin vous avez compris que c'était de l'ironie hein ? Parce qu'en gros, quelqu'un qui gueulait plus fort que lui, ça le gonflait le Barbouille. Alors il s'approcha, tranquillou, genre smile on the face, et VLAN, le plus petit du groupe avait reçu un joli coup de bouteille dans la tronche. Ça voulait dire bonjour pour le pirate, hein.

« - MAIS FERMEZ VOUS PUTAINS DE GUEULE MERDE ! »

C'est en voulait se barrer d'ici parce que le p'ti groupe l'avait bien asticoté, que B.B recracha la gorgée qu'il venait de prendre, en apercevant de loin une petite bichette. Un p'ti blond, aux yeux bleus, qui pue la classe, avec un bouquin, avec un beau cul et LES YEUX BLEUS MAMAMIA. Bon, ok, il avait déjà quelques verres dans le nez, Bichouille, c'est pour ça que son esprit lui joua un vilain petit tour en lui indiquant ce Dieu vivant là-bas, c'était son chéri choupi qui voulait plus lui parler. Alors, une fois de plus, il fit preuve de la plus grande classe dont il était capable. Il arriva en courant, sauta littéralement sur les genoux du p'ti blondinet, et lui léchouilla toute la surface de la joue avec sa grande langue.

« - MA CHOUPETTE ! PERORO ! T'ÉTAIS OU TROU DU CUL ?! »

Si seulement la scène avait été filmé - vache’ que ça aurait été drôle ! C’est comme imaginer un chien en train de renifler le cul d’un curé, c’est grotesque mais tellement tordant.

Claude, qui n’avait pas vu le poivrot venir, se retrouvait le visage mouillé par une bave à l’odeur immonde appartenant, à premières vue, à un être humain.

- DIANNNTRE ! Grossier personnage ! Descendez voulez-vous ! Oh la la ! Oh la la la…

Ce n’est pas très viril mais pas de quoi s’en offusquer, ce n’est pas comme si Claude l’avait déjà été un jour. Afin de ne pas vomir face aux effluves d’alcool de l’haleine du malotru, il se barricada le visage avec son bouquin.

Il se sentait salie, violé dans sa piété philosophique. On l’eut poussé dans une flaque de boue le résultat eut été le même.

- INFAMIE ! Vile goujat sans manières ! Mais descendez ! Descennndez !

Portant gestes à la parole, l’effarouche gesticulait dans tous les sens, espérant faire tomber l’incruste. Oh et il n’en resterait pas là. Son orgueil venait d’être affreusement mutilé ! Un tel manque de respect ne restera pas impuni, ah jamais, ô grand jamais !

Parvenant à se dégager, le premier réflexe de Bubu’ fut de sortir son mouchoir en tissu afin de se frotter vigoureusement les joues - si bien qu’il faillit se décoller la peau. Et si la bave de l’autre avait des bactéries mortelles, comme un varan ? S’il avait la rage ? Oh il semblait tout à fait prompt à l’avoir… Crise de panique, Bubu manqua de tomber dans les vapes, fragile petit sucre qu’il est. Faut dire qu’il aime pas trop la saleté et les maladies, faut dire qu’il est légèrement hypocondriaque sur les bords…

Reprenant ses esprits, il osa enfin un regard sur son assaillant, dont le physique séduisant se trouvait gâché par une allure dégingandée et des odeurs pestilentielles. Passant outre la fulgurante envie de le plonger dans un bain d’eau de javel, il se remémora la scène. « Trou du cul » … Première vilénie ! Premier affront - on ne compte pas la bave et l’assaut qui, selon les critères de Claude, rentrent dans la catégorie « affront physique »…

- Oh, et de quel DROIT usez-vous d’un langage aussi ordurier à mon égard ? Je ne vous connais pas Monsieur, et si vous êtes un minimum gentleman, j’attends de vous des excuses en bon et dûe forme.

Il hésita un instant… Ne valait-il pas mieux appeler à l’aide ou s’enfuir ? L’homme en face de lui avait tout du parfait brigand, peut-être même était-il un assassin ? Oh Dieu ! Il serait donc venu là afin de l’assassiner ? Nouvelle panique dans le cerveau dérangé de notre compère. Se levant d’un bon, tout tremblotant, il finit par se rasseoir, puis se relever, se rasseoir, se relever et enfin se rasseoir à nouveau - étrange manière de se calmer les nerfs, n’est ce pas ?

Non, cet homme ne peut pas être un assassin - juste un soulard qui sent le bouc et qui cause comme un éleveur de cochons !

Ouuuh, celui-là, c'était du golden. Le genre qu'on pose sur la cheminée avec un joli petit ruban sur la face, et qu'on a empaillé juste avant pour lui faire ouvrir grand la gueule. Le Bubu, c'était genre la cerise sur le gâteau, c'était même le glaçage sur la cerise en fait. Non seulement le p'ti bichon il causait une langue chelou, mais en plus, il utilisait beaucoup trop de mots. Ca faisait 'blablablabla' dans le cerveau de B.B. Parce qu'en fait, il avait pas compris la moitié des mots du machin tout blond. « Ordurier » ? C'quoi ça ? C'était pas genre les poubelles en bas des immeubles ?

Et vilà que la bichette essayait de se débattre en prime. Putain, c'lui là, fallait pas le laisser filer. Il était un peu comme une douche qu'on prends après une bonne cuite quoi, ça rafraîchit et ça réveille. Et didiou c'était de la choupette de compétition. Et en plus il gesticulait de tout partout, avec ses bras, avec sa bouche qui disait des trucs bizarre, et avec ses petites jambes qui battait dans l'air comme un joli fouet sur des œufs brouillés. C'est donc tout naturellement que B.B explosa de son rire siii mélodieux, genre un peu grave et tout, en se relevant tranquillement.

Ouais parce que la blondasse, c'est certainement pas lui qui avait poussé Jacky, hein, qu'on se le dise. Parce que le pirate faisait presque deux mètres, que ses longs cheveux bleus étaient assez flashy pour qu'on vienne pas trop l'emmerder au premier abord, et le type débordait tellement de muscles de partout que toute façon, fallait pas lui chercher des noises. Le mec pouvait casser le nez de quelqu'un juste en lui mettait une pichenette sur l'épaule, hein. Sa première réaction fut d'ailleurs de donner une violente claque dans le dos de la p'tite chose, toujours riant. Un peu d'plus et il allait se pisser dessus.

« - Des... excuses ?! »

L'hilarité de Jack le reprit de plus belle, alors qu'il essaya de boire une gorgée de son rhum. Ouaiis, bon, y'en avait un peu qui lui était tombé dans le cou et tout, mais c'est cool, ça fait un parfum naturel dans les fringues. Puis merde, il était triste à cause de Peroro toute façon, alors merde, il avait le droit de se bourrer la gueule et de léchouiller des inconnus. Enfin, techniquement, dans la vie, ça marchait pas comme ça et tout, mais toute façon il savait pas comment s'faire pardonner, et y'avait pas un seul pignoufle dans toute cette ville qui voulait lui filer un conseil. BON, ok, aborder quelqu'un et lui gueuler dessus en lui demandant des conseils, c'était pas franchement la meilleure idée au monde, mais que vous voulez-vous, B.B il était comme ça et pas autrement.

« - SA MÈRE LA TEUPU j'm'en tape la gibole tellement t'es marrant chouchou ! »

Le plus drôle, en fait, c'est quand Cloclo s'était soudainement mis à jouer au ping-pong avec lui-même. Et v'la qu'il se lève, et v'la qu'il se rassoit, et encore, et encore. Sans déconner, B.B il aurait presque pu en avoir la tête qui tourne et tout tellement l'machin était en train de gigoter tout le temps. Alors flûte, fallait se calmer un peu là. Peroro lui il gigoterait pas comme ça... oh ! OH ! Alors c'était pas son choupinou ? C'était un autre ? Jackouille grogna tout d'un coup, en attrapant le blondinet par les épaules, pour l’asseoir de force sur le banc. Stop de jouer à la baballe avec son propre corps là, flûte.

« - BON T'ARRÊTES DE GIGOTER LA MERDE ON DIRAIT UNE PUTAIN DE POISCAILLE ! »

Si je prétexte un besoin pressant, qu’il me laisse donc partir et que j’en profite pour prendre la tangente… Oh non, mauvais plan. Je suis persuadé que ce rustre vagabond ne saurait ce que « besoin pressant » sous-entend. Ciel, me voilà condamné… Funeste Destin, Funeste fin ! Oh et quand je pense qu’il m’a touché de ses vilaines mains… Si je ne meurs pas sous ses coups, la gale m’achèvera, c’est sûr ! Oh Ciel, Ciel ! Que faire…

Mais quelle tapette… Quel foutu petite tapette échaudée. J’en ris ! Regardez-le donc, avec ses airs de condamné à la potence, le Martyr, le Saint Debussy… S’il se reteint de pousser un cri de pucelle aux abois lorsque le « malotru » le força à s’assoir, il ne se retint pas en revanche de tourner de l’oeil.

Non, je ne plaisante pas… Bubu venait de tomber, l’espace d’une minute, dans les vapes. Il aurait mieux fait d’y rester tiens !

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il tâtonna l’air de ses mains tremblante, aussi ridicule que le malade imaginaire de Molière.

- De l’eau, pardi, il me faut de l’eau. Je dois irriguer mon cerveau, vite !

Je ne saurais vous dire s’il s’adressait à un domestique invisible, à son rustique assaillant ou s’il était au bord de devenir sénile. Afin de retrouver ses esprits, il se mit ensuite à faire un genre d’exercice de respiration. Inspirant fort, expirant fort, fermant les yeux, ouvrant les yeux. Bordel, quelle nunuche.

Ah enfin, il adopta une mine plus calme.

Que m’a t-il dit ? Sa mère la tepu ? Mais qu’est-ce dont là ? Peut-être est-il un amazone… Son langage primaire me fait penser aux beuglements des Gorilles en rute… Poisscaille ? Oh décidément… N’a t-il donc eu aucune éducation ? C’est qu’il me ferait de la peine… soupire

- Hum… Monsieur, repartons sur de bonnes bases voulez-vous ? Je me nomme Claude Achille Debussy. Il me semble que je ne suis pas la personne dont vous recherchiez la compagnie…

Visiblement satisfait de ses airs de diplomate et de la, ô grande clémence, dont il fit preuve en oubliant l’idée de poursuivre le « primate » en justice - et en oubliant aussi l’idée de se carapater comme une gonzesse…

C’est que notre petit blondinet venait de changer d’approche. Il ne voyait plus la situation comme risquée, dangereuse, propice au viol et aux microbes… Mais  plutôt comme une aubaine à la Darwin.

Lui, Claude Achille Debussy, allait entrer en interaction avec la branche la moins évoluée de l’espèce humaine : le Soulard. Caractérisé par ses beuglements, une mauvaise haleine et peu d’allure, le Soulard est un sujet intéressant à étudier.

La fanreluche s’était bel et bien décidé ! Peut-être même pourrait-il l’instruire, lui enseigner les fondements de la politesse… Plutôt de la parole, commençons par le moins infaisable. Ravi de son petit cheminement de pensée - pour ne pas dire de sa branlette intellectuelle hein… Debussy reprit la parole.

- Auriez-vous, à tous hasards, des problèmes en société ?

Oh bah merde. Bubu il venait de tomber dans les vapes. Genre comme ça, pouf, un moment y'a Bubu, un moment après y'a plus Bubu. Il venait de tout se casser en deux par terre. Comme un p'tite lopette, en fait, comme un joli petit torchon qui s'était étalé comme une merde par terre. Parce que ouais, tomber dans les pommes pour si peu, sans déconner. Bon, bon, ok, B.B il venait quand même de lécher la gueule d'un mec, comme ça, après en avoir tabassé un à coup de bouteilles. Mais merde, c'était son quotidien ! Des comme ça il s'en faisait dix par jour !

Avec un roulement d’œil digne d'un film mélodramatique -parce que Jacky il avait trop la classe quoi tu vois maggle- le pirate posa son joli petit derrière rebondi contre le banc, laissant le temps au p'ti machin de reprendre ses esprits. Et quel meilleur moyen de l'aider qu'en lui ouvrant la bouche pour lui y mettre du rhum dedans ? Bah aucun. Parce que c'est exactement ce qu'il a fait, le Barbouille. Il prit entre ses gros doigts de malotru -ouais ouais Bubu j't'entends d'ici- le PITIT menton de la choupinette, et il grogna. Parce que B.B grognait beaucoup, et tout le monde, enfait. GENRE. Un mec avec pas de poil ! De sa main libre, le bleu prit son propre menton entre ses doigts. Raaah, , qu'est-ce que sa barbe lui manquait. Fallait p't'être qu'il recommence à la faire pousser. Histoire d'se la raconter avec une glooorieuse toison bleuté. Ouaiiis, ça allait avoir la classe.

« Je te tiens, tu me tieeens ~ … ! »

Manque de pô, la bibiche avait à peine papillonné des yeux. Genre le mec il était raide quoi, comme s'il s'était tapé une bouteille entière d'alcool. PFEUH. Petit joueur de merde, zyva, ça tient rien ces machins là. Genre faut les rendre au magasin et tout. Et comme le blondinet se réveillait toujours pas, bah flûte, B.B débouchonna sa bouteille -'POP'- et versa quelques gouttes directement dans la bouche du machin. Et en vrai, il avait même pas pensé à mettre son kiki dedans, hein. Genre même pas de métaphore entre du liquide dans la bouche et un classique 'AVALES SALOPE' lancé à tue-tête. 'tain, si Jack se mettait à se calmer, on était pas dans la merde. Genre jusqu'au cou et tout. Pandore allait nager dedans à ce rythme, yeew. Zyva c'est dégueulasse, ta gueule B.B

Touuuujours est-il que la p'tite choupette s'était enfin décidé à se réveiller, et à respirer, respirer, respiiiirer, putain mais merde on était dans Le Petit Chaperon Rouge là, hein, y'avait pas de maison à souffler ni de petit truc rouge à bouffer gratis. Bien que B.B était au courant qu'un Chapy était dans le coin, et qu'il aurait bien été d'accord pour lui montrer le loup. Wé, mais bon, ça, c'est autre chose. Toute façon, la blondasse, elle était bien trop sensible pour se faire prendre sur ce banc. Non mais vous imaginez ? Le type s'évanouissait pour un léchouillage, alors que Jacky faisait ça plus bas... purée y'aurait des morceaux de Bubu un peu partout. Genre dans les arbres et tout, et Jackouille il irait certainement pas courir après ses testicules. Oh, bah tient, v'là qu'il a un nom l'machin. B.B se rassit tranquillement sur le banc, passant un de ces bras derrière Bubu façon cinéma romantique et tout, et il se sortit une clope, qu'il pompa comme une bonne grosse b-... ouais enfin voilà quoi il kiff la clope merde.

« - Jack McCoy. Et si tu m'appelles Barbe Bleue j'te nique. »

C'étaient là des présentation selon Jack. Fallait pas non lui demander de faire des courbettes et tout, hein, très peu pour lui le cirage de pompes. Sauf si le cirage en question se bouffait, mais là, encore, il préférerait frapper le type et repartir en courant avec ses chaussures en gueulent 'HUHUHUHUHU CONNARD'. Enfin bon, au moins Pussy il arrêtait de gigoter comme un p'ti merlan frais, et il restait un peu calme. En même temps, tomber dans les vapes, ça doit calmer. Bah tant mieux pour Jack, voilà. Il tira encore sur sa clope, semblait soudainement étrangement calme. Et aussi parce que ça lui faisait chier que Peroro lui manque autant. Genre jamais personne lui avait manqué, zyva, ça l'faisait chier.

« - Des prob- … ET TA MÈRE ELLE A DES PROBLÈMES CHOUPETTE ?! »

Dit-il d'une voix siiii grancieuse, sans jamais quitter l'arbre devant lui du regard. Ouais parce qu'il était choupinou le Cloclo, avec ses petits yeux tout coquinou et ses petites lèvres toutes jolies et ses cheveux tout jaunes. Et Jackouille il pensait déjà suffisement à Peroro de toute façon, alors autant pas en rajouter, flûte. B.B rejeta la fumée de sa clope en relevant la tête, et il grogna encore une fois. Parce qu'il aimait bien ça, en fait, de grogner, genre 'graouw bnjour grrrw' c'était presque de la politesse pour le pirate. Presque. Parce que ses potes se prenaient généralement une bouteille dans la gueule, et une bite dans l'cul.

«  P't'être un peu. Peroro i'veux plus m'parler. »

Bah, au moins, ça avait le mérite d'être clair ?