Maître Renard & Charles Dickens △ Event St Valentin : Speed Pandora's

Messages : 240 Date d'inscription : 18/06/2015

Tu avais été l'un des premiers informés de ce qui se tramait pour cette fête ridicule et tu avais approuvé l'idée en voyant l'immense enthousiasme autour de toi sans trop le comprendre. Pourtant il fut un temps, tu l'avais aimée. Tu avais connu les joies de faire la cour à une jeune demoiselle, les temps où tu n'aurais pour rien au monde oublié cette date. Le parfum des fleurs, le goût des chocolats associé à la douce acidité des fruits rouges et les nombreux compliments sur ton apparence irréprochable demeuraient gravés en toi. Tu avais longtemps été cet homme désiré et couru qui pourtant n'en voulait qu'une. Puis tu l'avais trompée encore et encore, avec la nourrice, avec la bonne, avec une fan et même avec des hommes. Tout avait été bon jusqu'à Ellen. Ellen qui avait fini par porter le coup de grâce à ta foutue moralité.

Elle ne signifiait plus rien aujourd'hui.

Néanmoins la vue de ces couples t'insupportait et tu avais fini par relativiser : Cet étrange événement auquel on t'avait toi aussi convié te permettrait au moins de ne pas passer la soirée à boire seul. Tu te doutais que ton mystérieux employeur t'avait encouragé via un petit mot à t'y inscrire afin d'essayer de t'adoucir, que tu te tiennes à carreau. Ta réputation ne se serait pas arrangée si tu avais décidé de t'accaparer l'ensemble des putains de l'Apothéose le soir de la fête des amoureux. Tu ne pouvais nier qu'ils avaient raison de se méfier de tes caprices lorsqu'il s'agissait de ceux réclamés par ton corps que tous avaient toujours trouvé délicieux.

La précieuse missive n'arriva pas chez toi. Après tout, tu détestais que l'on te fasse perdre ton temps, même si l'organisateur prétendait être Cupidon. Cet être était ridicule d'ailleurs même si tu devais reconnaître qu'effectivement, il choisissait mal sur qui tirer ses flèches. N'était-il pas responsable de ta déviance, cher auteur ? Tu rejoignais ton bureau, ton trône, comme chaque jour, le matin étant un concept que tes soirées n'appréciaient pas tant que cela. Enfin, tant que tu faisais ton travail personne ne se plaignait. Si tu n'accumulais pas de retard tu étais plutôt libre d'aller et venir comme bon te semblait. Tu t'emparas de l'enveloppe, la calant entre ton index et ton majeur pour la faire tourner agilement entre tes doigts. Une fois installé, tu posas tes pieds sur le meuble, une cigarette éteinte en bouche. Tu avais ce sale réflexe, ce besoin de caler quelque chose entre tes lèvres lorsque tu étais pensif. Une clope ou un stylo, une manie d'écrivain qui fumait trop sans doute. Tu fixais le papier en le plaçant entre toi et la lumière comme si tu aurais pu voir à travers, comme si au moindre mot qui t'aurait déplu tu aurais pu prétendre que tu ne l'avais jamais ouverte. Tu aurais eu de quoi te justifier auprès de ton amant. Oh mais vous savez, le message s'est retrouvé par erreur sous une pile de dossier. Tout aurait été réglé.

Trop curieux, tu avais fini par craquer. Tu voulais au moins rencontrer la personne qui se cachait derrière le curieux tirage au sort. Qui était selon eux compatible avec toi ? Tu retenais un fou rire presque dément en imaginant quelqu'un capable de rivaliser avec ton appétit sexuel, avec ta froideur apparente, avec ton côté dérangeant. Cependant le papier seul ne t'apporta pas la moindre réponse. Tu allais devoir te rendre sur place pour être fixé. Le lieu, déjà, frôlait la perfection.

Le meilleur endroit aurait été l'Apothéose évidemment. Tu aurais été sûr de conclure là-bas.

Tu as abattu ton travail avec plus d'efficacité qu'habituellement cet après-midi. Il était nécessaire que tu aies le temps de t'apprêter au mieux. Tu n'appréciais déjà pas être négligé pour aller travailler, alors lors d'un rendez-vous, il ne fallait même pas penser t'y traîner sans que tu ne sois parfait. Tu réservais la beauté de tes cheveux qui, détachés et décoiffés par l'effort, tombaient merveilleusement sur tes épaules, qu'à ceux qui acceptaient tes avances. Jane eût beau t'appeler pour te conseiller de t'habiller de façon moins sophistiquée, tu ne connaissais rien de mieux qu'un magnifique costume. À ton époque, à Londres, c'était ainsi que tu les piégeais tous dans ta toile.

Tu arrivas largement en avance et commenças à attendre, un bouquet de chocolat à la main. Tu pouvais te permettre de commander à un artisan les roses les plus fondantes qui soient. Ta fortune t'autorisait presque toutes les folies d'ailleurs. Quand Jay t'avait parlé d'un bouquet, il avait dû croire que tu avais prévu des fleurs fraîchement coupées, pas quelque chose de comestible. Mais qu'y pouvais-tu ? Tu risquais fortement de ne pas passer la soirée en tête à tête avec un garçon particulièrement romantique, surtout dans un hôtel. Tu pouvais réserver la meilleur chambre, lui offrir le champagne et un repas amené dans votre cocon d'un soir, mais tout finissait dans un seul et unique endroit : Le lit. Quoi qu'il n'était pas contre s'octroyer des plaisirs dans des endroits plus...interdits.

Allais-tu te trouver face à un parfait inconnu ?

Messages : 240 Date d'inscription : 18/06/2015

happy valentine's day △ fable quatrième △ 682 mots

C'était ta première Saint-Valentin, et tu avais beau lire des choses sur le sujet, tu n'arrivais pas à en comprendre l'intérêt ; c'était tout simplement stupide. Stupide mais un excellent moyen de s'en mettre plein les poches et la preuve en été que tu avais beau avoir toi-même un rendez-vous en fin de journée, tu étais tout de même aux fourneaux tout le reste du temps depuis l'aurore à préparer nombre de pâtisseries et de petits fours pour les amoureux qui venaient et passaient par ici. Tu t'étais réellement surpassé pour le coup ; tu avais toujours eu une tendance à préférer la pâtisserie à la cuisine salée mais tu dois avouer que les gâteaux et autres sucreries de la Saint-Valentin sont à tomber et il a été très dur de ne pas chiper les plats au fur et à mesure que tu les préparais. Tu n'as jamais été aussi professionnel et occupé si bien que le rendez-vous et la gourmandise sont passés à la trappe dans ta tête. Finalement, c'est à la fin de la journée, exténué et affamé que tu peux reposer ton tablier. Ou plutôt, devrait. Dès que ton service se termine - et Dieu sait qu'il est long, foutu manque de personnel en cuisine - tu entames la préparation de trois desserts supplémentaires ; l'un au chocolat blanc, l'autre au chocolat au lait et le dernier au chocolat noir. Après tout, quitte à jouer le jeu autant le faire à fond et comme tu ne sais pas comment t'y prendre exactement ni les goûts de celui qui sera en face de toi, tu es prévoyant - et s'il n'aime pas le chocolat et baaah tant pis pour toi.

Finalement c'est avec du retard que tu te diriges vers l'hôtel au pas de course ; tu t'en voudrais de faire attendre celui qui t'attend - heureusement pour toi ce n'est pas très loin, et tu dois tout de même faire attention à ne pas abîmer le paquet que tu apportes. Tu arrives à l'accueil et tu expliques la raison de ta présence avant que l'on ne te dise avec un sourire « La chambre réservée par Monsieur Dickens, donc. » Et tu te mets à buguer. Tu te figes et tu prends la direction de l'ascenseur comme un robot, un automate, crispé. Dickens. Tu vas rencontrer Dickens. Le Dickens. Tu te flagelles mentalement avant de retrouver ton calme, ton paquet toujours en main. Tu finis par arriver devant la porte de la chambre avec une dizaine de minutes de retard. Si seulement tu te voyais, Renard. Tes cheveux sont ébouriffés, comme d'habitude et il reste même une barrette pour retenir tes mèches en arrière quand tu cuisines. Tu n'as pas eu le temps de te doucher si bien que tu sens le chocolat et diverses sucreries avec une pointe d'amertume ou d'acidité liée au yuzu et tu portes une simple chemise blanche avec un pantalon noir, des chaussures cirées et le tout impeccable ; il y a des hommes qui n'ont pas besoin de grand chose pour être élégants. Pour finir, tu toques à la porte, une, deux, trois fois avant d'entrer timidement. Tu te glisses dans la pièce avec une allure plus féline que canine pour te retourner et être ébloui par la lumière de la pièce ; mais avant même de pouvoir admirer le luxe qui s'y trouve, ton regard est happé par la silhouette qui te fait face et un hoquet de surprise te prend.

▬ ... Oh. Monsieur Dickens, donc. Je ne pensais pas vous revoir. Ou tout du moins en de telles circonstances, monsieur Charles. Ça c'est pour le moins clair. Tu t'avances et pose la boîte sur la table. Ce n'est pas grand chose, mais hum, comment dites-vous déjà ? Ah, oui, bonne saint-valentin.

Tu lui accordes un sourire pétillant de malice, comme lors de votre première rencontre pour lui montrer que tu n'es pas embêté de le retrouver pour le moins du monde, juste surpris. Curieux, même. Après tout, ces machines mettent ensemble les gens qu'ils pensent compatibles non ? Tu pourrais presque en rire.

© memento morri for dark and cold

Messages : 240 Date d'inscription : 18/06/2015

Tu réalisas rapidement que l'objet de ton intérêt aurait du retard. Tu étais loin d'en être à ton coup d'essai et tu savais te fier à ton instinct. Alors tu t'occupas du réceptionniste...te tenant évidemment sage. Tu ne comptais pas ouvrir les hostilités en attaquant par quelqu'un d'autre juste avant l'arrivée de celui qui allait t'accompagner ce soir. Non, tu dormais souvent ici lorsque tu ramenais quelqu'un d'une soirée ayant eu lieu à proximité. Celui-là te connaissait bien et tu n'eus aucun mal à le pousser à jouer les messagers, lui laissant cette lettre qui n'avait pas de valeur à tes yeux afin qu'il puisse vérifier qu'il s'agissait bien de la bonne personne...Non pas que cela t'aurait dérangé de le voir t'envoyer plusieurs amoureux différents au fil de la soirée. Surtout si celui que tu attendais décidait de ne pas se pointer.

Un mouvement de la main en guise de salutation et voilà, tu filais à l'ascenseur. Même chambre que la plupart des autres fois ayant précédées celle-ci. Tu espérais d'ailleurs un déroulement similaire, concluant. Une fois dans la chambre, tu pris directement tes aises et retiras la veste de ton costume. L'heure s'approchait et lorsqu'elle sonna, tu lâchas un grognement vexé. Officiellement, ton rencard était désormais en retard et tu te promettais donc de barricader la porte si ce dernier osait dépasser la demi-heure. Il y avait du bon dans le fait d'ignorer l'identité du partenaire soi-disant compatible. Au moins, tu ne pourrais pas te venger du possible affront car tu avais en effet la rancune extrêmement tenace. Tu te décidas alors à t’adonner à un autre de tes vices en patientant : Ton verre de whisky de fin de journée. Quelques glaçons et tu pouvais enfin te poster à la petite table ronde pour guetter l'impoli, savourant ta boisson sagement en réfléchissant à la soirée d'écriture que tu passerais sans doute.

Cependant, tu entendis finalement frapper à la porte. Délicatement, tu déposas le verre sur la table avant de tourner la tête dans la direction de l'entrée, t'apprêtant à te lever pour accueillir ton invité. Au lieu de cela, tu restas assis d'étonnement en reconnaissant les traits de ta possible conquête. Après avoir cligné des yeux à quelques reprises, tu retrouvas ta sérénité naturelle, dévoilant un sourire plus qu'enchanté à sa vue. Alors ainsi, la machine avait décidé que ton âme sœur aurait été un Renard ? Tu appréciais énormément l'animal en lui-même et tu n'étais pas si différent de la création si l'on s'en tenait à ce qui avait été écrit noir sur blanc.

♠ Monsieur Nathanaël O'Neil, quelle délicieuse surprise.

Tu te retenais de rire en comprenant ce qu'il venait de se produire dans la tête de ton interlocuteur. Il n'avait donc réellement pas percuté auparavant malgré les indices plutôt évidents ? Entre ton prénom, ton amour pour Shakespeare et ton poste important à la mairie, tu te demandais comment il avait pu ne pas envisager qui tu étais. Tu aurais cru qu'à défaut d'avoir entendu parler de toi par un passant, intrigué suite à votre première rencontre, il aurait cherché et donc passé en revue les Charles les plus connus.

♠ Ne me dis pas que tu n'avais pas deviné. Te surprendre à ce sujet n'a jamais été dans mes intentions, dis-tu d'une voix douce tout en regardant la boîte déposée sur la table. En tout cas je te remercie. Je craignais que l'on m'offre un cadeau plus...féminin ?

Tu aurais eu la mystérieuse envie d'étrangler le premier qui aurait débarqué en te tendant un bouquet de fleur. Même à la mairie, tu ne te serais pas gêné pour faire un scandale. Quelque part, bien que tu ne croyais pas à cette tradition stupide, tu appréciais le geste. Il avait pris le temps de te préparer quelque chose de ses mains et toi tu étais un inconditionnel du chocolat, à tel point que tu reléguais au second plan tes projets pour ce soir tant que tu n'avais pas dévoré ces douceurs. D'ailleurs, tu n'avais pris rien de bien personnel toi. Tu décidas de quitter ton siège le temps d'au moins lui donner ton présent, cachant la légère gêne que tu ressentais au vu du peu d'efforts que tu avais fourni.

♠ Malheureusement, certains ont beau m'attribuer de nombreux talents, la cuisine n'en fait pas partie. Je me suis contenté de les faire faire à quelqu'un de compétent.

Tes mots si joliment employés sauveraient peut-être la situation, rattrapant le manque d'investissement dont tu avais fait preuve. Tu n'avais rien organisé de plus que d'habitude en dehors de passer un coup de fil pour commander chez un chocolatier. Alors tant pis, tu jouerais de ta verve pour parvenir à tes fins plutôt que de ton argent. Le flatteur comptait-il se laisser flatter ou n'en avait-il simplement rien à faire de ce que tu avais à lui proposer ? Un livre aurait peut-être été plus approprié, pourquoi ne t'avait-on pas glissé discrètement son prénom... Laisser filtrer un secret pareil n'aurait blessé personne.

♠ D'ailleurs tant que le sujet en est aux personnes compétentes, tu dois être exténué après une si rude journée, n'est-ce pas ?